Une histoire sans fin
Je vous parlais récemment de mon expérience Vipassana, au cours de laquelle Mr. Goenka m’a conté cette histoire issue de l’enseignement de buddha, à propos de deux enfants mendiant pour leur nourriture, l’un étant aveugle, et l’autre s’éloignant pour trouver une pitance à partager avec son ami. Quelqu’un lui offre du kheer, ce porridge de riz très sucré et liquide, dont il ne peut s’en régaler que dans l’instant, ledit mets étant trop liquide pour être transporté sans un contenant adapté.
L’enfant se délecte donc du riz sucré et revient vers son ami en s’excusant de n’avoir pu lui faire partager cette expérience, ce kheer était si délicieux après tout, il aurait aimé qu’il en profite lui aussi ! Son ami aveugle lui demande alors de décrire le kheer, ce qu’il s’empresse de faire en parlant d’un dessert blanc, mais bien évidemment son ami aveugle de naissance ne peut imaginer ce qu’est le blanc. Bref l’histoire va ainsi, mais pendant ce discours tardif mon ventre gargouillait du peu de nourriture avalée pendant la journée, et mon attention était alors toute portée sur le kheer en question.
Du kheer à n’en plus finir
Au cours de mes dix jours de méditation, cette histoire de Kheer revenait souvent dans les paroles de Monsieur Goenka. Il semblerait qu’il ait un faible pour la douceur en question. Du riz, du lait de coco, une épice ayurvédique (la cardamome), beaucoup de sucre (pas dans ma recette), bref tout ça me faisait penser à une version sucrée et encore plus crémeuse de mon riz indien au lait de coco et épices et l’idée de le réaliser une fois rentrée chez moi m’enchantait autant que d’entendre ce Monsieur discourir sur ce qui semblait être sa madeleine de Proust version buddhiste.
Personnellement, je préfère le riz très crémeux et épais mais je vous ai indiqué la quantité de riz pour un résultat plus liquide, à vous de voir. Je vous recommande de garder la même quantité de liquide (1 litre) quoiqu’il arrive. Je suis une adepte de la teurgoule Normande, alors forcément, j’aime la texture très dense d’un riz bien cuit, qui devient presque comme un flan une fois refroidi. Si vous êtes moins fan de la texture presque-gadouillasse, alors partez sur 20 minutes de cuisson au lieu de 25.
L’eau de rose n’est pas essentielle, mais elle ajoute un côté fleuri à l’ensemble, et se marie parfaitement avec la cardamome, l’amande et le coco, à mon humble avis. Des pistaches seraient également parfaites pour servir votre kheer ! J’ai choisi les amandes effilées mais vous pouvez tout à fait partir sur un mélange cajou, pistaches et amandes par exemple. Vous pouvez aussi ajouter des fruits frais si le cœur vous en dit.
Dans une grande casserole et sur feu doux, versez le lait de coco, le lait d’amande, ajoutez le sucre, le sel et mélangez bien pendant quelques minutes avant d’ajouter le riz et les capsules de cardamome (si vous n’utilisez pas de cardamome moulue)
Laissez cuire à feu moyen-doux pendant 20 à 25 minutes en fonction de votre riz et de la consistance souhaitée. Remuez de temps en temps et goûtez pour savoir si le riz est cuit comme vous l’aimez !
Pendant ce temps-là, toastez vos amandes et vos chips de coco sur une poêle à feu moyen pendant 2 à 4 minutes en remuant constamment avec une spatule afin d’obtenir une dorure uniforme
Lorsque votre riz est cuit, ajoutez la cardamome moulue, l’eau de rose, les raisins secs et remuez bien. Laissez refroidir avant de déguster* et servez avec les amandes effilées et les chips de coco toastées ainsi que quelques pétales de rose séchés
Notes
Se conserve 3 jours au frais.
Le kheer se mange à température ambiante ou frais, bien évidemment je n’ai pas respecté cette règle et je dirais même que je préfère manger mon riz au lait chaud, à vous de voir !
Vous pouvez bien évidemment zapper l’eau de rose, ce sera tout aussi bon ! N’en mettez pas trop à la fois, goûtez au fur et à mesure. Au final, j’en ai mis une cuillère à soupe mais cela peut être trop envahissant pour certaines personnes.
Vous pouvez remplacer les amandes par des pistaches grillées, c’est également délicieux.
Vous pouvez troquer le lait d’amande contre un autre lait (cajou, soja, riz, épeautre…) ou ne mettre que du lait de coco (s’il contient plus de 60% de coco, je vous conseille de faire 1/3 d’eau, 2/3 de lait de coco !)
Vous pouvez également adapter la texture de votre kheer une fois refroidi en ajoutant un peu plus de lait si vous le trouvez trop épais.